La prudence domine avant la publication de l’indice PCE à 14:30

31/05/2024
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La déception liée aux prévisions de Salesforce pour le trimestre en cours s’est propagée à Wall Street. Les trois principaux indices ont cédé environ 1% jeudi, alors que l’éditeur de logiciels dédiés à la relation client, dont le titre a dégringolé de près de 20%, a indiqué que ses ventes ne devraient afficher qu’une progression à un chiffre entre mai et juillet. Ce qui serait une première en vingt ans de cotation. Une annonce qui a été suivie de nouvelles macroéconomiques traduisant un ralentissement de la croissance.
Un rapport du département américain du Commerce a, en effet, montré que l'économie a progressé au premier trimestre moins rapidement qu'anticipé préalablement, sous l'effet d'une révision à la baisse de la consommation notamment. L’estimation du produit intérieur brut des Etats-Unis pour les trois mois à fin mars a été revue à la baisse. Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont, elles, progressé plus qu'attendu. En conséquence, le scénario d’une détente des taux en septembre est à nouveau privilégié outre-Atlantique.
« En temps normal, on s'attendrait à ce que le marché salue à la hausse une révision à la baisse du PIB, parce que cela signale que l'économie se modère, que le boulot de la Réserve fédérale américaine est terminé et que nous pouvons attendre des baisses des taux », a commenté Mark Hackett, directeur des investissements chez Nationwide. Et d’ajouter : « Ce n'est pas la réaction que nous avons eue. Je suis donc un peu surpris, mais pas tant que cela puisqu'après (la hausse) des six dernières semaines, il est plutôt sain et attendu de voir une forme de consolidation. »

Une baisse de taux quasi assurée en Europe
Le temps fort de la semaine pour les marchés sera assurément la publication, à 14h30, de l'indice des prix des dépenses personnelles de consommation (PCE) aux Etats-Unis, mesure de l'inflation préférée de la banque centrale américaine. « Pour la Fed, le PCE sera plus important que la révision du PIB car, indépendamment de la détérioration de la croissance économique, la progression de l'inflation déterminera si elle peut continuer d’envisager un assouplissement cette année », a expliqué Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote. A défaut d’un apaisement des tensions sur les prix au mois d’avril, les économistes interrogés par Bloomberg tablent sur les mêmes chiffres qu’en mars. Le consensus donne un indice PCE en hausse de 0,3% sur un mois et de 2,7% sur un an. Quant à l’indice sous-jacent, c’est-à-dire hors alimentation et énergie, il devrait s’être maintenu à 0,3% et à 2,8%.
Le reste de l’actualité macroéconomique ne sera pas, pour autant, dénué d’intérêt. D’autres chiffres d’inflation attendent les investisseurs, avec l’indice des prix à la consommation en mai en France, programmée à 8h45, et en zone euro, à 11 heures. Des indicateurs importants dans la mesure où il s’agit de données préliminaires, mais qui n’auront pas d’impact direct sur la décision de la Banque centrale européenne d’abaisser ses taux directeurs jeudi prochain à en croire Chris Turner d’ING. Les opérateurs prendront, par ailleurs, acte pour la France d’une estimation du PIB au premier trimestre, de l’indice des prix à la production ainsi que des dépenses de consommation des ménages pour avril. On surveillera, par ailleurs, la décision dans l’après-midi de S&P quant à la note de la France. Les observateurs craignent une dégradation.
A noter que ce sera le calme plat au niveau des publications d’entreprises. Le groupe hôtelier Accor, composante du Cac 40, réunira ses actionnaires en assemblée générale à partir de 9 heures.

Source Investir