Le lundi est en général une journée assez calme sur les marchés financiers, pauvre en publications majeures. Ce ne sera pas le cas cette semaine, ce premier jour de Bourse du mois de juin étant marqué par la publication des indices PMI des directeurs des achats du secteur manufacturier pour le mois de mai dans la plupart des grands pays.
Même si ces indices définitifs sont moins suivis que les versions « flash » (provisoires) dévoilées il y a dix jours, ils seront néanmoins très suivis tout comme leur équivalent américain ISM, considéré plus fiable que le PMI aux Etats-Unis.
Décalage horaire oblige, c’est la Chine qui a donné le signal de départ ce matin. A 51,7 points (rappelons que le niveau de 50 délimite la frontière entre expansion et contraction de l’activité), le PMI Caixin S&P Global est ressorti à son plus haut niveau depuis juin 2022, 0,3 point au-dessus des données d’avril et également supérieur au consensus des analystes qui attendait 51,5 points. Ce chiffre vient contredire les données officielles publiées par le gouvernement chinois, qui faisaient état d’un recul de l’activité manufacturière. Selon l’agence Reuters, cette divergence s’expliquerait par une enquête de Caixin plus centrée sur les PME exportatrices alors que l’indice officiel est plus large.
Le pétrole s’inscrit ce matin en baisse, juste au-dessus de 80 $ le baril alors que les membres de l’OPEP+, l’organisation des pays producteurs, ont décidé de prolonger leurs réductions volontaires pour quelques mois (2,2 millions de barils par jour jusqu’à septembre prochain). Ces restrictions seront ensuite progressivement supprimées jusqu’en septembre 2025.
Baisse des taux de la BCE attendue jeudi
L’actualité de la semaine sera centrée sur le 6 juin avec le plus que probable débarquement de la première baisse des taux de la Banque centrale européenne après la longue et forte remontée des taux initiée, il y a près de deux ans, en juillet 2022.
Tous les experts s’accordent sur l’annonce d’une diminution de 25 points de base (0,25%) des trois principaux taux directeurs. La question sera plutôt de savoir quel sera le rythme suivi par la suite par Christine Lagarde et ses équipes. La plupart des économistes tablent sur deux autres baisses en 2024.
Après trois semaines de repli d’affilée, le Cac 40 devrait, comme les autres marchés européens, ouvrir en hausse assez nette ce matin selon les marchés à terme. La dégradation vendredi soir de la note de la dette française par l’agence S&P, qui ne lui accorde plus qu’un AA-, n’a donc a priori pas d’impact sur le marché.
Parmi les valeurs, on suivra le secteur automobile et, en particulier Stellantis, alors que le rappel massif de nombreuses voitures après les anomalies sur les airbags ayant provoqué des accidents a un retentissement médiatique croissant.
Par ailleurs, Atos a annoncé ce matin avoir reçu deux offres révisées de restructuration financières émanant de EP Equity Investment, société contrôlée par Daniel Kretinsky, et l’autre d’un consortium mené par Onepoint, la société de David Layani. La direction d’Atos a indiqué qu’elle communiquera sur le sujet le 6 juin.
Enfin Société Générale pourrait être affecté par la décision de Moody’s d’abaisser à “négative” la perspective de la note attribuée à la dette de la banque.