La Fed emboîtera-t-elle le pas de la BCE?

07/06/2024
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Réunion par réunion. C’est l’approche qu’a choisie la Banque centrale européenne, qui a baissé comme attendu ses taux de 25 points de base hier, pour évaluer la pertinence de nouveaux assouplissements de sa politique monétaire. Les statistiques dont l’institution de Francfort prendra connaissance au cours des prochains mois influeront sur la rapidité avec laquelle elle desserrera son étau. Souligné dans son discours que « l’inflation devrait fluctuer autour de son niveau actuel pour le restant de l’année » en raison d’un effet de base lié aux prix de l’énergie, Christine Lagarde a estimé que l’inflation ne devrait pas décliner vers la cible de 2% avant le deuxième semestre de 2025.
Les nouvelles prévisions de la banque centrale laissent toutefois entrevoir que le reflux sera plus lent qu’attendu. Elles ont, en effet, été révisées à la hausse. Pour 2024, l’inflation générale devrait ainsi s’élever à 2,5% sur un an (contre les 2,3% projetés en mars). En 2025, elle devrait s’établir à 2,2% (contre 2%). « La BCE a assoupli sa politique monétaire. Mais, pour obtenir les votes, elle a dû accepter une augmentation des attentes en matière d'inflation », a estimé dans une note Andrew Brenner, de NatAlliance Securities. Bien que les révisions à la hausse de l'inflation ne soient pas une surprise, « elles alimentent la thèse d’une inflation rigide, qui pourrait limiter la marge de manœuvre pour de nouvelles réductions de taux », a de son côté fait valoir Théophile Legrand, de Natixis.

Vers une stabilité du taux de chômage outre-Atlantique
De l’autre côté de l’Atlantique, un tel virage dans la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine reste conditionné à de bonnes données macroéconomiques. Alors que les inscriptions hebdomadaires au chômage ont augmenté aux Etats-Unis, apportant la confirmation que le marché du travail est moins tendu, les investisseurs attendent la publication à 14h30 du rapport du département du Travail pour disposer d'une vision plus complète. Le consensus Bloomberg table sur 185.000 nouveaux postes en mai, soit 10.000 de plus que le mois précédent. Le taux de chômage resterait stable, à 3,9% de la population active, et le salaire horaire, scruté par la Fed pour ses indications sur l’inflation, devrait avoir progressé de 0,3% sur un mois et de 3,9% sur un an.
Ce sera plus calme sur le Vieux Continent, où seule la publication de l’évolution du PIB en zone euro pour le premier trimestre 2024 est attendue, à 11 heures. Ces données finales devraient confirmer une croissance de 0,3% en glissement trimestriel et de 0,4% en annuel. Du côté des entreprises, Rexel a présenté ses nouveaux objectifs financiers ce matin, alors que se tient aujourd’hui une journée investisseurs. A moyen terme, le fournisseur de matériel électrique dans le secteur de l'énergie prévoit une croissance des ventes comprise entre 5 et 8%, incluant 2 à 3% des acquisitions ciblées. A noter, par ailleurs, qu’Atos a rendu publique hier soir l’offre de reprise révisée de l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky. Le groupe de services du numérique tranchera la semaine prochaine entre son offre et celle du fondateur du cabinet de conseil OnePoint, David Layani.

Source Investir