Réputés pour leur fiabilité, les sondeurs français ont cette fois été pris de court par la solidité du front républicain. Alors que, à l’issue du premier tour dimanche dernier, le Rassemblent national (RN) était donné gagnant et que les marchés craignaient même que ce dernier n’obtienne une majorité absolue, le jeu des désistements a nettement renversé les rapports de force. Résultat : le RN n’obtient aucune majorité, et arrive même en troisième position du scrutin avec 143 sièges (dont LR-RN) sur 577, derrière le bloc centriste (168 sièges) et, surtout, derrière le Nouveau front populaire (182 sièges), qui s’impose comme la première force politique de cette recomposition de l’Assemblée nationale.
Comment vont réagir les marchés ?
La Bourse n’aime pas l’incertitude et risque d’attendre fébrilement la composition du nouveau gouvernement ainsi que l’évolution des alliances, pour tenter de déterminer quelle politique pourrait être appliquée d’ici 2027. Ils devraient néanmoins être « soulagés dans un premier temps que les extrêmes n’obtiennent pas de majorité absolue », avance John Plassard, expert en investissement chez Mirabaud & Cie, qui juge par ailleurs « fort probable que la volatilité remonte d’un cran ». « Nous estimons le résultat globalement favorable au marché car, à ce stade, les risques liés au RN disparaissent et le NFP, loin d'une majorité absolue, n'a pratiquement aucune chance de pouvoir mettre en œuvre son programme », estime de son côté Krishna Guha, stratège chez Evercore ISI, dans une note adressée aux clients. Si l’euro cède un peu de terrain face au billet vert en réaction aux résultats des élections législatives françaises, les contrats à terme sur le Cac 40 pointent à ce stade vers une ouverture relativement neutre.
Powell, l’inflation et les premiers résultats semestriels
Si les investisseurs français garderont les yeux rivés sur la politique dans l’attente de la nomination d’un nouveau Premier ministre (dans le cas où Emmanuel Macron accepte la démission de Gabriel Attal), les opérateurs américains scruteront eux, cette semaine, l’intervention semestrielle du patron de la Fed Jerome Powell sur la politique monétaire, devant la commission bancaire du Sénat mardi puis celle de commission bancaire de la Chambre des représentants le lendemain. Le marché prendra également connaissance de nouveaux chiffres sur le front de l’inflation, avec la publication d’indices IPC de nombreuses économies (jeudi, à 14h30, pour les Etats-Unis en juin), ainsi que des premiers résultats semestriels, ceux des banques américaines JPMorgan, Citigroup et Wells Fargo étant attendus dès ce vendredi.
Source Investir