Pas de surprise à attendre de la Fed

31/07/2024
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Pas de médaille d’or pour la croissance européenne, qui devra se contenter du bronze. Certes, le PIB de la zone euro au deuxième trimestre a progressé de 0,3% par rapport aux trois mois précédents, soit une légère amélioration par rapport à ce qui était prévu (+0,2%). Mais, sur les six mois, le rythme ne s’est pas accéléré puisqu’au premier trimestre la hausse avait aussi été de 0,3%. En outre, cette relative bonne tenue ne provient pas de l’Allemagne, première économie européenne et qui, de plus, connaît une résurgence de l’inflation. « L'économie de la zone euro est un peu comme la qualité de l'eau de la Seine : certains jours, elle peut sembler correcte, mais dans l'ensemble, elle est suffisamment médiocre pour que l'on s'en préoccupe continuellement », a déclaré Bert Colijn, de la banque ING. Quel casse-tête, donc, pour la BCE ! Doit-elle prendre le risque de poursuivre la baisse des taux d’intérêt initiée en juin, au risque d’intensifier la hausse des prix outre-Rhin, ou doit-elle maintenir un statu quo, qui pourrait être fatal à la croissance en Europe ?
Pas de baisse des taux de la Fed ce soir
A l’inverse, les Etats-Unis sont montés sur la première marche du podium, avec une progression de l’économie de 0,7% entre avril et juin. Cette vaillance (la croissance pour 2024 est estimée à près de 3%) est d’autant plus remarquable que la politique monétaire est demeurée restrictive. Publié il y a quelques jours, le PCE (personal consumption expenditures), l’indice de mesure préféré de la Fed, a révélé une hausse mesurée de 2,5% sur un an en juin (après + 2,6% en mai). Ainsi, le marché sait très bien qu’il ne doit rien attendre de la réunion du comité de politique monétaire américaine qui se termine ce soir. Mais l’espoir de voir les Fed funds abaissés d’un quart de point le 18 septembre reste entier, avec une probabilité calculée par FedWatch de 83,9%.
Notre indice Cac 40, coincé depuis le 15 juin dans une bande étroite entre 7.340 et 7.740 points, n’a pas trouvé de soutien du côté des entreprises. C’est une terre de contrastes qui s’est présentée aux investisseurs à l’issue de la première vague de publications trimestrielles. D’un côté les rares médaillés, tels EssilorLuxottica, Michelin ou Sanofi et de l’autre, de nombreuses déconvenues (STMicro, Edenred, Stellantis …) très durement sanctionnées. Bank of America note une hausse moyenne de 4% des bénéfices par action pour les sociétés européennes du Stoxx Europe 600. Outre-Atlantique, après les déceptions de Tesla et Alphabet, les investisseurs attendent surtout de connaître les résultats d’autres poids lourds de Wall Street, tels Meta Platforms (aujourd’hui), Apple et Amazon (jeudi). Hier soir, Microsoft a déçu avec sa division Cloud.
Dans l’agenda du jour, figurent plusieurs statistiques de premier plan (inflation en zone euro pour juillet notamment) et quatre entreprises du Cac 40 ont rendu leur copie ce matin :
Legrand a maintenu ses objectifs de croissance et de marge pour 2024, malgré une baisse de ses résultats au premier semestre. Le résultat opérationnel ajusté du spécialiste des infrastructures électriques a reculé de 8,5%, à 873,1 millions et le bénéfice net a fléchi de 11,3% à 577,6 millions.
Grâce à la forte demande dans les services pour moteurs civils, Safran, l’équipementier aéronautique, a enregistré un bond de 41% de son résultat opérationnel à 1,97 milliard et de 37% de son résultat net au premier semestre, en données ajustées, et a confirmé ses objectifs annuels.
Relèvement des objectifs pour Schneider Electric
Après une activité record au deuxième trimestre avec un chiffre d’affaires de 9,57 milliards au lieu des 9,51 milliards estimés, Schneider Electric a relevé ses objectifs annuels de marge d’Ebitda ajustée, attendue entre 18,1% et 18,3%. Au semestre, le bénéfice net a progressé de 10% à 2,2 milliards pour un chiffre d’affaires en hausse de 3,1% à 18,2 milliards.
Enfin, Danone a indiqué que pour la première fois depuis longtemps, ses ventes avaient été tirées aussi par les volumes et non plus seulement par les prix. Les facturations ont grimpé de 4% en données comparables, à 13,7 milliards d’euros. Le résultat opérationnel courant a légèrement progressé pour s’établir à 1,75 milliard et le groupe a confirmé ses attentes pour 2024.

Source Investir