Au sortir d’une semaine où l’aversion pour le risque a fait son grand retour sur les marchés financiers, sur fond de brusque envolée de la volatilité liée, notamment, à des craintes de récession aux Etats-Unis, les investisseurs attendent impatiemment la publication de nouvelles statistiques pour en savoir davantage sur la vigueur de l’économie américaine. A cet égard, le marché attend particulièrement, mardi, la publication de l’évolution des prix à la production du mois de juillet, qui sera suivie, le lendemain, par celle des prix à la consommation, mesurées par l’indice CPI. Cette dernière est attendue stable par rapport au mois précédent, soit à +3% en rythme annuel, mais en repli de 0,1 point hors alimentation et énergie. Jeudi, enfin, les opérateurs surveilleront les données relatives aux nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage, celles-là mêmes qui ont rassuré les investisseurs jeudi après le vent de panique provoqué par le rapport mensuel sur l’emploi dévoilé par le Département du Travail, le vendredi précédent.
Jackson Hole déjà en ligne de mire
Tout chiffre renforçant l’hypothèse selon laquelle l’économie américaine pourrait effectivement tomber en récession ces prochains mois pourrait provoquer une nouvelle baisse sur les marchés mondiaux, et accentuerait encore la pression sur la Fed, au moment où les experts sont de plus en plus nombreux à juger que la banque centrale a trop tardé à agir sur ses taux. Les regards commenceront ainsi à se tourner vers Jackson Hole, symposium annuel de l’institution monétaire, qui revêtira cette année une importance encore plus grande compte tenu des doutes pesant sur la Fed et sur son patron, Jerome Powell. Ce dernier aura ainsi la lourde charge de rassurer les marchés quant au fait que la banque centrale ne s’est pas trompée dans la conduite de sa politique monétaire. En attendant la grand messe annuelle des banquiers centraux, qui se tiendra la semaine prochaine, les opérateurs scruteront les prises de parole des membres du comité de politique monétaire de l’institution, en particulier celle de Raphael Bostic (Fed de Boston) mardi, à la recherche d’indices sur l’évolution à venir des taux directeurs.
Si l’actualité reste dense sur le front macroéconomique, davantage de calme est en revanche à prévoir du côté des entreprises, alors que la saison des résultats semestriels touche déjà à sa fin – en attendant la publication trimestrielle, toujours très attendue, de Nvidia le 28 août prochain. A noter que l’indice majeur de la Bourse de Paris évolue désormais en territoire de correction puisqu’il cède plus de 10% depuis son récent plus haut (-11,8% depuis le 15 mai).
Source Investir