Aidées par le discours jugé « dovish » (soit « accommodant ») délivré par Jerome Powell à Jackson Hole vendredi, les actions mondiales ont bien terminé la semaine écoulée. Si le Cac 40 a repris 0,70% supplémentaires pour porter son rebond à 1,7% en rythme hebdomadaire, les principaux indices de Wall Street, et en particulier le S&P 500, en ont de leur côté profité pour revenir à proximité de leur sommet historique atteint un peu plus d’un mois auparavant. Les investisseurs ont de fait été rassérénés d’entendre le patron de la Fed déclarer que le « moment était de venu », pour la banque centrale, de lancer le cycle d’assouplissement monétaire.
S’il n’a pas donné de calendrier précis concernant l’ampleur des futures baisses de taux à venir, l’homme fort de la Fed a mis en avant les progrès réalisés sur le front de l’inflation pour justifier la détente à venir. « L’inflation a considérablement diminué. Le marché du travail n’est plus en surchauffe et les conditions sont désormais moins tendues qu’avant la pandémie, les contraintes d’offre se sont normalisées et l’équilibre des risques pesant sur nos deux mandats [l’inflation et l’emploi] a changé », a-t-il en effet pointé. Une baisse des taux lors de la prochaine réunion étant actée, la question sera désormais de savoir si la Fed baissera ses taux, au plus haut depuis 20 ans, de 25 ou 50 points de base en septembre. « Le ton accommodant du président de la Fed, Jerome Powell, à Jackson Hole aujourd'hui et sa promesse de faire ‘tout ce qui est en notre pouvoir pour soutenir un marché du travail solide’ impliquent qu'une réduction de 50 points de base pourrait être sur la table », juge Stephen Brown. Si l’outil FedWatch du CME estime actuellement à plus de 60% la probabilité d’une baisse de taux de 25 points de base en septembre, les statistiques économiques qui seront publiées ces prochaines semaines pourraient encore rebattre les cartes.
Nvidia au rapport
Jackson Hole terminé, les investisseurs vont reporter leur attention sur la fin de la saison des résultats trimestriels, et plus particulièrement sur ceux du « roi de l’IA », Nvidia, qui doit dévoiler ses comptes mercredi. De ceux-ci dépend certainement la poursuite du rebond des marchés mondiaux, au vu du poids pris par Nvidia et du rôle de « garant des promesses de l’intelligence artificielle » du géant des semi-conducteurs. Les analystes de Bank of America jugent ainsi que la publication trimestrielle du groupe constitue le rendez-vous principal des marchés, devant Jackson Hole, en cette fin de mois d’août.
Si Nvidia a pris la bonne habitude de présenter des résultats exceptionnels, nettement au-dessus des attentes du marché, ces derniers trimestres, le nouveau géant technologique devra réitérer cette performance, au risque d’entraîner l’ensemble des marchés dans sa chute. C’est du moins l’avis de Brian Colello, stratégiste en actions technologiques chez Morningstar : « Je serais stupéfait s'ils n'atteignaient pas leurs prévisions pour le trimestre et/ou s'ils ne les augmentaient pas pour le trimestre en cours », avance l’expert. Mais dans le cas -improbable- où les investisseurs seraient déçus par les résultats, il prévient que les conséquences pourraient être considérables : « Si Nvidia doit chuter pour une raison ou une autre, tous les noms liés à l’IA seraient entraînés dans son sillage. Et cela se répercuterait sur l’ensemble des marchés, compte tenu du poids pris par ces valeurs exposées à l’IA au sein des principaux indices », prévient Brian Colello.
Source Investir