La France a un nouveau Premier ministre en la personne de Michel Barnier. La nomination de l’ancien négociateur en chef de l’Union européenne pour le Brexit, membre du parti Les Républicains, était de nature à rassurer les marchés. Elle n’a pas suffi hier pour permettre au Cac 40 de terminer dans le vert (-0,92%). Une nouvelle statistique décevante relative à l’emploi américain a été publiée par le cabinet ADP, qui a dévoilé un nombre de créations de postes dans le secteur privé inférieur aux attentes au mois d’août (99.000, contre les 144.000 anticipés par Bloomberg).
Bonne nouvelle, en revanche, sur le front de l’activité dans les services. Son indice ISM a enregistré une augmentation symbolique sur un mois, passant de 51,4 à 51,5 points. De quoi rassurer un peu, alors que la composante de l’industrie avait déçu mardi. Ce qui n’empêche pas les opérateurs d’appréhender la publication des données de référence concernant l’emploi américain, qui seront annoncées ce vendredi à 14h30 par le département du Travail. Elles permettront d’évaluer la santé de l’économie américaine et décideront de l’ampleur de la baisse des taux directeurs qui sera opérée par la Réserve fédérale lors de sa prochaine réunion de politique monétaire, les 17 et 18 septembre.
La dynamique pourrait s’enrayer
Le consensus Bloomberg table sur la création de 165.000 emplois dans le secteur non-agricole (contre 114.000 en juillet), pour un léger tassement du taux de chômage à 4,2% de la population active (-0,1% sur un mois). Ce qui représenterait une moyenne mensuelle de 150.000 créations d’emplois depuis juin, le plus bas niveau sur trois mois depuis début 2021. Les investisseurs redoutent que la faiblesse des dernières données macroéconomiques soit le signe avant-coureur d'une profonde récession et non d'un atterrissage en douceur de l'économie comme espéré jusqu'ici.
« Le danger de mauvaises nouvelles est que, même si la Fed est préparée à réagir fortement, cela pourrait être trop tard pour conjurer la faiblesse économique, a estimé Steve Sosnick d’Interactive Brokers auprès de Bloomberg. Il y a aussi une inquiétude qu’en cas de trop bonnes nouvelles, elle puisse se montrer réticente à l’idée de baisser les taux aussi vite que le marché l’espère. » C’est pourquoi les investisseurs seront attentifs aux discours, dans l’après-midi, de John Williams, président de l’antenne new-yorkaise de la Fed, et Christopher Waller, membre du conseil des gouverneurs.
Souece Investir