Après la BCE, en attendant la FED

13/09/2024
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Elles sont toujours très attendues mais, bien anticipées, ne suscitent pas forcément de réaction forte des marchés. C’est ce qu’il s’est produit encore hier avec les décisions de politique monétaire de la banque centrale européenne, qui a abaissé, pour la deuxième fois depuis juin, son principal taux directeur de 25 points de base, le ramenant de 3,75% à 3,5%.
Si le Dax allemand et l’Euro Stoxx 50 se sont octroyé 1% au cours de la séance écoulée, le Cac 40 a plus modérément progressé, de 0,52%. Christine Lagarde, la présidente de la BCE, ne s’est pas engagée à baliser la trajectoire pour la suite, indiquant que le calendrier et l’ampleur du desserrement monétaire resteront « dépendant [s] des données », « réunion après réunion ».
En conséquence, les avis divergeaient hier soir, à voir quelques notes d’experts. Pour n’en citer que deux, les économistes d’Axa IM ne voient pas de nouvelle baisse de taux de la BCE avant la réunion de décembre, pour 25 points de base à nouveau, puis en mars et juin 2025.
Incertitude pour la prochaine baisse de taux
Pour Amundi, le calendrier devrait être plus serré : « Nous prévoyons toujours que les taux seront à nouveau revus à la baisse en octobre et en décembre, car la politique est encore trop restrictive dans un contexte d'inflation en baisse et de croissance faible », a commenté Guy Stear, responsable de la stratégie pour les marchés développés d’Amundi Investment Institute, ajoutant : « La chute des prix du pétrole et l'appréciation de l'euro devraient permettre à la banque centrale de procéder à de nouvelles baisses lors de la prochaine réunion. »
D’ici là, la réunion qui intéresse au plus haut point les marchés sera le prochain Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale, qui rendra son verdict le 18 septembre. Le suspense est assez limité, les investisseurs s’accordant désormais sur une première détente d’un quart de point des Fed Funds, mais c’est aussi la suite du mouvement qui retiendra l’attention, d’autant que la probabilité d’une récession aux Etats-Unis, qui a fait plonger les indices boursiers début août, n’a pas disparu des esprits : « Les baisses de taux ont souvent précédé les récessions. Les soft landings de l’économie sont finalement assez rares », a rappelé jeudi Julien-Pierre Nouen, associé-gérant chez Lazard Frères Gestion, lors d’une conférence de presse.
Cette séance de vendredi se révèle assez pauvre en statistiques économiques, mais on pourra surveiller à 16 heures, l’indice de confiance de consommateurs tel que calculé par l’université du Michigan pour ce mois de septembre.

Source Investir