Une seule question taraude les investisseurs à l’orée de cette nouvelle semaine boursière : quelle sera l’ampleur de l’assouplissement monétaire annoncé par la Réserve fédérale américaine à l’issue de deux jours de travaux de son comité de politique monétaire, mercredi soir ? Si le patron de l’institution, Jerome Powell, a préannoncé en août, lors du symposium de Jackson Hole, que la banque centrale baissera bien ses taux à l’occasion de cette réunion, un doute subsiste toujours sur la taille de l’ajustement. Celui-ci sera-t-il de 25 ou de 50 points de base ? Si chacun y va de son pronostic, l’outil FedWatch de CME Group accorde à ce stade une probabilité proche de 60% en faveur de la seconde option, celle d’une réduction plus importante des principaux taux directeurs.
Si le début du cycle d’assouplissement -tant attendu- de la Fed occupe le devant de la scène, il interviendra au milieu d’une semaine chargée en rendez-vous de banques centrales, puisque celle du Brésil, de l’Afrique du Sud, mais aussi et surtout du Royaume-Uni et du Japon doivent également prendre des décisions sur les taux ces prochains jours. Outre-Manche, la question d’une baisse des taux reste entière après la première réduction (depuis 2020) d’un quart de point de pourcentage annoncé en août, tandis qu’au Japon, les interrogations portent davantage sur la volonté de la BoJ de dévoiler une nouvelle hausse de taux, après celle de juillet qui avait ébranlé les opérateurs.
110 points de base d’ici la fin de l’année
Pour en revenir à la Fed, les investisseurs misent actuellement sur une baisse d’environ 110 points de base des taux d’ici la fin de l’année, selon des données compilées par Bloomberg. Et si une vaste majorité des économistes de marché s’accordent à dire que l’institution baissera ses taux lors de ses trois prochaines réunions, « le rythme auquel elle va le faire suscite énormément d’anxiété », observe Katrina Ell, directrice de la recherche économique chez Moody’s Analytics. D’aucuns jugent qu’une baisse de 50 points de base ce mercredi pourrait inquiéter les opérateurs, en ce qu’elle signifierait que la Fed est en retard sur le cycle économique (alors que l’inflation tend désormais très sensiblement vers sa cible de 2%), quand d’autres considèrent qu’une réduction de 25 points de base pourrait s’avérer insuffisante à relancer l’activité, maintenant que le marché de l’emploi montre des signes de faiblesse. Réponse mercredi, à 20 heures.
D’ici là, les investisseurs européens, et plus particulièrement français, seront attentifs à l’annonce du nouveau gouvernement par le Premier ministre, Michel Barnier, qui devrait être dévoilé cette semaine. En attendant ces événements, les prises de risques devraient être limitées et les principaux indices pourraient donc consolider leurs récents mouvements. A Paris, les contrats à terme pointent à ce stade vers une ouverture neutre du Cac 40.
Source Investir