Alors que les spéculations allaient bon train sur une baisse de 25 ou de 50 points de base, le verdict est tombé à 20 heures hier soir. La Réserve fédérale américaine a annoncé une baisse d’un demi-point de ses taux directeurs. Pour la première fois depuis 2020, la Fed a donc abaissé le loyer de l’argent de 5,25%-5,5% à 4,75-5%. Un soulagement pour les consommateurs américains qui devaient supporter des coûts d'emprunt élevés. L’institution a en outre révisé à la baisse sa cible d'inflation à 2,3% fin 2024 et 2,1% fin 2025, contre respectivement 2,6% et 2,3% précédemment. Elle voit celle-ci diminuer plus rapidement que prévu alors que, de son côté, le chômage est estimé en plus forte augmentation qu’initialement attendu.
Les nouvelles projections sur l’évolution des taux d’intérêt (le « dot plot ») prévoient un demi-point de baisse supplémentaire d’ici à la fin 2024. Une évolution significative alors qu’en juin dernier, la Fed envisageait d’abaisser les taux une fois seulement cette année et seulement d'un quart de point. Mais depuis, le ralentissement plus fort qu’escompté du marché de l'emploi a fait ressurgir des craintes de récession.
Le président de la Réserve fédérale Jerome Powell qui a pris la parole pour expliquer cette décision (prise à l'unanimité moins une voix) a d’ailleurs veillé à ne pas envoyer de signaux négatifs, indiquant que « ce recalibrage permettra de maintenir la force de l’économie et du marché du travail. »
Atterissage en douceur
Wall Street a toutefois clôturé en léger recul, les investisseurs craignant dans un premier temps que ce choix traduise la volonté de devancer une potentielle faiblesse de l’économie. Toutefois, en après marché, les futures américains sont en nette hausse. Les valeurs de croissance, en première ligne, devraient bénéficier de cette politique de soutien à l’économie. Les opérateurs semblent désormais croire dans l'hypothèse d'un atterrissage en douceur.
La Bourse de Paris devrait également apprécier, le Cac 40 est attendu dans le vert en ouverture.
La journée sera surtout riche en nouvelles statistiques outre-Atlantique. On suivra les inscriptions hebdomadaires au chômage et les résultats de l’enquête manufacturière de la Réserve fédérale de Philadelphie de septembre, ainsi que les ventes de logements existants au titre du mois d’août.
Du coté des banques centrales, après la Fed hier, c’est au tour de la Banque d’Angleterre de se plier à l’exercice aujourd’hui. Elle communiquera sa décision de politique monétaire à 13 heures et c’est un statu quo qui est, en majorité, attendu.
Source Investir