Le pétrole en touble-fête

16/10/2024
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C’est un peu le monde à l’envers. Au lieu de saluer le reflux du prix du pétrole, la Bourse a plié sous le poids de TotalEnergies (deuxième pondération du Cac 40 avec 8,7% de l’indice), lui-même affecté par cette baisse des cours de l’or noir. Logiquement, les investisseurs auraient dû être soulagés, car des prix élevés de l’énergie alimentent l’inflation, la bête noire des autorités monétaires. Elles qui ont entamé un cycle d’assouplissement seraient contraintes de ralentir le rythme de baisse du loyer de l’argent au moindre signe de dérapage des prix. Après l’aggravation des tensions géopolitiques au cours des dernières semaines, la déclaration du premier ministre israélien de ne pas bombarder les installations pétrolières iraniennes auraient dû apaiser le stress des marchés. Il n’en a rien été.
En outre, l’OPEP+ a abaissé ses prévisions pour la croissance de la demande mondiale de brut pour 2024 et 2025. La demande est attendue à 1,93 million de barils par jour, soit 106.000 barils de moins et l’année prochaine, cette demande devrait s’établir à 1,64 million de barils par jour au lieu de 1,74 million. Ainsi, le recul du baril, de 80$ il y a huit jours à 74,5$ ce matin, a fait perdre plus de 4% à TotalEnergies et à BP et 3,5% à Shell, ce qui a pesé sur les indices européens.
A Wall Street, le S&P 500, qui avait aligné un 46ème record lundi, a marqué une pause. On se souvient que le 12 octobre 2022, l’indice des 500 valeurs venait de toucher son point bas. Il a regagné 63% depuis, faisant dire à nombre d’experts que le marché est maintenant à son prix. Le niveau de valorisation dépendra, bien sûr, de la qualité des profits futurs. « Il faudra être attentif aux annonces concernant les rachats d’actions, qui furent des éléments de soutien massif des cours », a indiqué Christopher Dembik, conseiller en investissements chez Pictet AM.
Alors que le bal des publications vient de débuter, les yeux des opérateurs étaient braqués sur les nouveaux participants. Aux Etats-Unis, si JP Morgan Chase avait fait tourner les têtes vendredi, UnitedHealth (société d’assurance de santé) a cassé l’ambiance hier. Par chance, Bank of America n’a pas déçu et Goldman Sachs a présenté des comptes supérieurs aux attentes grâce aux activités de marché.
ASML dévisse
Au chapitre des mauvaises nouvelles, le titre du groupe néerlandais ASML a chuté hier de 14% peu avant la clôture, après une publication en avance de ses résultats, qui ont traduit une forte dégradation des nouvelles commandes. La société a aussi abaissé ses propres objectifs pour 2025. De plus, selon Bloomberg, le gouvernement américain envisagerait de limiter les exportations des puces les plus sophistiquées. Les valeurs du secteur en ont souffert. Nvidia, a par exemple, cédé près de 5% hier à Wall Street et les titres de semi-conducteurs sont à la peine ce matin en Asie.
En France, c’est LVMH qui s’est lancé dans la danse des publications le premier. Le numéro un mondial du luxe a annoncé un repli de 3% de ses ventes en données comparables au troisième trimestre, à 19,08 milliards d’euros.
A propos de la Chine, Goldman Sachs a pris le parti de croire en l’efficacité des mesures de relance de Pékin et a relevé ses estimations de croissance pour cette année et 2025 pour le pays. La banque américaine s’attend désormais à ce que le PIB augmente de 4,9% (contre + 4,7% précédemment) en 2024 et de 4,7% l’an prochain (contre + 4,3% auparavant). Vendredi, sera publié le PIB trimestriel chinois.

Source Investir