La résilience de l’économie américaine se confirme, éloignant peu à peu la perspective d’une récession. Les ventes au détail sont ressorties hier en hausse de 0,4% au titre du mois de septembre, soit un peu plus qu'anticipé, tandis que le nombre d'inscriptions hebdomadaires au chômage a diminué de manière inattendue. « Ces données solides encourageront certains membres de la Fed à s'opposer à une baisse des taux, mais il est peu probable que le président Jerome Powell se laisse dissuader de poursuivre sur la voie de baisses régulières d'un quart de point », a jugé auprès de Bloomberg Ellen Zentner, de Morgan Stanley Wealth Management. Selon l’outil FedWatch de CME Group, le scénario d’une baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale (Fed) de 25 points de base lors de sa réunion du 7 novembre tient la corde – la probabilité est de 90,3%. L'assouplissement monétaire a, pour rappel, débuté le mois dernier avec une baisse inhabituelle de 50 points de base.
Cette décision de la Fed, des données économiques solides et le début positif de la saison des résultats trimestriels ont porté récemment le Dow Jones, qui a enregistré hier son quatrième record de clôture en cinq séances. Le S&P 500 gravite, lui, autour du seuil symbolique des 6.000 points. Selon Josh Jamner, analyste chez ClearBridge Investments, l'approche des investisseurs ces derniers jours a été de réajuster leurs visions à l’aune de ces nouvelles données économiques et financières. A l’écouter, le marché reste néanmoins en quête d'une direction claire : « Cela lui permet d'avancer, mais de manière peut-être un peu plus retenue qu'on aurait pu le penser. » Le choix, inédit depuis 13 ans, de la Banque centrale européenne d’abaisser hier une seconde fois son taux de dépôt de 25 points de base est également de nature à dynamiser les marchés sur le Vieux Continent.
Pas de nouvelle alarmante ce matin sur le plan macroéconomique, le Bureau national des statistiques ayant annoncé que le produit intérieur brut chinois a progressé de 4,6% sur un an au troisième trimestre sur un an. Si l’institution a fait état d'un « environnement extérieur compliqué et difficile » et de « nouveaux problèmes de développement économique » dans le pays, ce chiffre dépasse légèrement les attentes d'experts interrogés par l'AFP, qui tablaient en moyenne sur une hausse de 4,5%. Il reste néanmoins en deçà des +4,7% enregistrés sur la période allant d’avril à juin et représente, surtout, la croissance la plus faible depuis début 2023.
EssilorLuxottica déçoit, FDJ et Netflix excellent
Ce vendredi, la focale sera largement mise sur les résultats des entreprises des deux côtés de l’Atlantique. Membre du Cac 40, le fabricant de lunettes et de verres correcteurs EssilorLuxottica a publié hier soir un chiffre d'affaires en hausse de 2,3% sur un an au titre du troisième trimestre. C’est en deçà des attentes des analystes, la croissance ayant notamment été freinée par le ralentissement du marché chinois. Les objectifs annuels et de moyen terme ont néanmoins été confirmés. La Française des Jeux (FDJ) a, pour sa part, relevé ses perspectives pour 2024 après avoir enregistré une croissance dynamique de ses revenus au troisième trimestre. L'opérateur de jeux d'argent et de hasard table désormais une croissance de son chiffre d'affaires proche de 9% (contre 8% jusqu’ici) et une marge d'excédent brut d'exploitation courant de l'ordre de 25% (contre 24,5%).
A Wall Street, Netflix a déclaré après la clôture avoir enregistré 5,1 millions de nouveaux abonnés au troisième trimestre, battant à nouveau les attentes des analystes (4 millions selon le consensus LSEG). Le géant du streaming a dit s'attendre à gagner davantage de clients d'ici aux fêtes de fin d'année, une période généralement propice aux souscriptions. A noter que deux composantes du Dow Jones publieront leurs résultats trimestriels ce vendredi : l’émetteur de cartes de crédit American Express et le spécialiste des produits de nettoyage, d'hygiène et pharmaceutiques Procter & Gamble.
Source Investir