Jerome Powell prêt à résister à Donald Trump,

08/11/2024
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L'élection présidentielle américaine, une crise politique en Allemagne, des banques centrales, des résultats d'entreprises… la semaine a été pourvoyeuse d'épreuves pour les marchés mondiaux. Le Cac 40 s'en sort pour l'instant avec un score hebdomadaire légèrement positif et ce vendredi devrait être à cette image, puisque les contrats à terme grappillent tout juste une dizaine de points.

Les futures de Wall Street sont également peu changés. C'est que le S&P 500 et le Nasdaq Composite ont encore une fois atteint des niveaux records hier soir, toujours galvanisés par la victoire du pro-business Donald Trump (les républicains se sont emparés du Sénat et pourraient également détenir la majorité des sièges à la Chambre des représentants) ainsi que par les dernières annonces de la banque centrale des Etats-Unis. La baisse anticipée d'un quart de point de la fourchette cible des Fed funds de la Réserve fédérale, à 4,5 %-4,75 %, s'est concrétisée jeudi au terme de la réunion de politique monétaire de l'institution.

Son président a souligné la robustesse de l'économie américaine et qu'une détente additionnelle en décembre n'était ni exclue, ni garantie. Jerome Powell a refusé de se prononcer sur la manière dont la banque centrale réagirait à la prochaine administration, estimant que l'élection n'aurait aucun effet sur la politique à court terme et que de toute façon il était trop tôt pour juger de la teneur du programme économique d'un gouvernement Trump. Bien que la Fed soit une institution indépendante, le président élu a reproché aux responsables de la fixation des taux de ne pas avoir réduit les coûts d'emprunt assez rapidement au cours de son premier mandat. Le républicain aura la possibilité de nommer un nouveau patron lorsque le mandat de Jerome Powell prendra fin en mai 2026, mais pas avant. A la question sur une possible démission si Donald Trump le lui demandait, le président de la Fed a répondu par la négative, précisant que celui-ci n'avait pas le pouvoir de le licencier. « Powell n'a pas voulu dire si la Fed réduirait probablement ses taux en décembre, ce qui ne devrait pas surprendre les investisseurs. Cependant, la Fed semble plus à l'aise avec le marché du travail et le contexte économique américain actuel qu'elle ne l'était il y a quelques mois », estime Bret Kenwell chez eToro.

La victoire de Trump pourrait avoir un effet sur le plan chinois

En Asie, les marchés chinois et hongkongais reculent, ce qui ne devrait pas les empêcher de connaître leur meilleure semaine depuis un mois. Les investisseurs attendent des annonces de Pékin sur des mesures de relance en conclusion de la réunion du Comité permanent de l'Assemblée nationale populaire, l'organe suprême du parlement. Certains observateurs pensent qu'elles pourraient être plus musclées en réaction à la victoire de Donald Trump. Car ce dernier a promis d'imposer des droits de douane de 60 % sur les produits chinois importés. Une menace qui, si elle était mise à exécution, risque de porter atteinte à la deuxième économie mondiale, déjà aux prises avec une crise immobilière et une consommation atone. « Les mesures de relance pourraient être plus importantes, mais cela veut aussi dire que la pression le sera également » en raison des menaces du président élu américain, note Gary Ng, économiste chez Natixis. Et même avec l'annonce d'un grand plan, « le marché pourrait toujours ne pas se satisfaire de ces stimulants économiques », souligne-t-il.

Dans l'actualité des entreprises, le numéro un mondial de l'affichage publicitaire JCDecaux a enregistré une croissance à deux chiffres de son activité au troisième trimestre (+11,1 % en évolution organique), tout en prévenant que sa croissance allait ralentir pour le trimestre en cours en raison d'un effet de base défavorable et du faible niveau de la demande en Chine.

Aperam , producteur d'acier inoxydable, a dit s'attendre à une hausse de son excédent brut d'exploitation ajusté au quatrième trimestre par rapport au trimestre précédent, au cours duquel cet indicateur a légèrement dépassé les attentes .

Le groupe de luxe suisse Richemont a annoncé une chute de son bénéfice au premier semestre, sa division horlogère souffrant du ralentissement de la demande en Chine.

Source Investir