Risque de ralentissement économique en Europe, mais baisse des taux directeurs attendue

14/11/2024
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La séance promet d’être animée en raison de publications macro-économiques et d’entreprises. En zone euro, la deuxième estimation du PIB du troisième trimestre sera connue à 11 heures. Même si la croissance a été stimulée sur cette période par les Jeux Olympiques en France, les perspectives pourraient  néanmoins être assombries par le programme protectionniste de Donald Trump. Pour cette raison la Banque centrale européenne pourrait accélérer son assouplissement monétaire. Les opérateurs seront donc d’autant plus attentifs à la diffusion, à 13 heures 30, du compte-rendu de la dernière réunion du conseil de politique monétaire.
C’est après la clôture de la Bourse de Paris, à 21 heures, qu’aura lieu une intervention du président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell. Le côté inflationniste du programme de Donald Trump pourrait freiner la baisse des taux directeurs aux Etats-Unis. Néanmoins, la publication hier de l’indice des prix à la consommation en octobre, soit 2,6% en rythme annualisé, sans surprise, a conforté les anticipations de baisse des taux. Selon le baromètre FedWatch, la probabilité d’un abaissement de 0,25 point de base lors de la réunion de la Fed du 18 décembre est montée à plus de 82% contre 58,7% deux jours plus tôt.


A Paris, sur le front des entreprises, Thales a publié ce matin son nouveau plan stratégique et tient sa première Journée Investisseurs depuis 2019. Le groupe d’électronique de Défense vise un chiffre d’affaires de plus de 25 milliards d’euros en 2028. Sur la période 2024-2028, il s’attend à une croissance organique moyenne comprise entre 5 et 7% par an. Il ambitionne d’atteindre une marge d’exploitation située entre 13 et 14% en 2028, en partant d’une rentabilité attendue entre 11,7% et 11,8% cette année.
On suivra aussi Alstom et Eiffage, qui ont publié hier soir.
Alstom a fait état d’un résultat d’exploitation semestriel ajusté de 515 millions d’euros, supérieur au consensus médian de 507 millions. Les flux de trésorerie ont aussi dépassé les attentes, même s’ils restent négatifs (-138 millions au lieu des -354 millions prévus), grâce à des versements d’acomptes sur commandes. Les commandes reçues ont atteint 10,95 milliards, soit 300 millions au-delà des prévisions. 
Pour sa part, Eiffage a affiché une croissance organique de 4,6% au troisième trimestre. Le groupe de BTP et de concessions a confirmé prévoir un bénéfice net annuel du même ordre qu’en 2023, malgré la taxe sur les infrastructures de transport.
Par ailleurs, Scor a publié une perte trimestrielle de 117 millions d’euros, compte tenu de l’achèvement de la revue approfondie des hypothèses en réassurance-vie, qui était attendue et déjà engagée fin juin. La réassurance-dommages se porte bien, malgré les catastrophes naturelles comme l’ouragan Milton, qui devrait coûter entre 50 et 100 millions au quatrième trimestre. Ces “Cat Nat” ont absorbé 13,2% des primes sur le trimestre, un peu plus que les 12,1% attendus, mais elles restent dans le budget de 10% sur neuf mois, à 10,1% exactement. Le ratio de solvabilité de la compagnie, qui conditionne le dividende, est supérieur aux attentes, à 203%. La valeur économique, incluant la valorisation des contrats en portefeuille, ressort à 47 euros par action contre 51 euros fin 2023, du fait des nouvelles hypothèses de sinistralité en réassurance-vie.
Enfin, selon l’agence Bloomberg, Saint Gobain étudierait la cession de son activité vitrage automobile, qui pourrait lui rapporter 2,55 milliards d’euros.   
Source Investir