La Fed a fait part de sa prudence, le doute s’installe.

15/11/2024
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La Réserve fédérale (Fed) baissera-t-elle ses taux en décembre, comme les investisseurs le pensent depuis des semaines ? Le président de la banque centrale américaine, Jerome Powell, a déclaré au cours d’un événement organisé au Texas avoir le temps d’étudier « avec prudence » ses décisions en la matière, alors que l’économie et le marché du travail continuent d’afficher des chiffres solides aux Etats-Unis. Un rapport publié hier a, en effet, montré que les inscriptions hebdomadaires au chômage ont reculé plus qu'attendu. Les prix à la production ont augmenté de 2,4% en octobre par rapport à l’année précédente, contre 2,3% attendus selon le consensus Bloomberg.
« Si les données ont été conformes aux attentes, les investisseurs s'interrogent sur leur signification. Cela entraîne davantage d'incertitude », a commenté Melissa Brown, directrice générale des investissements chez SimCorp, jugeant qu’il y a « de plus en plus d’éléments montrant que l’inflation demeure supérieure à l’objectif de 2% ». Ces commentaires ont douché l’optimisme des marchés hier, les trois principaux indices ayant terminé dans le rouge outre-Atlantique. Selon l’outil FedWatch de CME Group, le scénario d’une baisse des taux directeurs de la Fed de 25 points de base lors de sa réunion du 18 décembre a perdu du terrain (59% de probabilité d’advenir, contre 82% mercredi). Adam Hetts, cadre dirigeant chez Janus Henderson Investors, a constaté que Jerome Powell a « versé de l'eau froide sur des prévisions qui étaient très optimistes pour la trajectoire des taux d'intérêt ».

Un programme très américain
L’agenda macroéconomique se concentrera largement sur les Etats-Unis, ce vendredi. La consommation sera au centre de l’attention en début d’après-midi avec les ventes au détail au titre du mois d’octobre. Celles-ci devraient avoir progressé de 0,3%, soit un ralentissement de 0,1 point de pourcentage par rapport à septembre. Mais si l’on exclut les données liées à l'automobile, aux matériaux de construction et aux services alimentaires, ce qui correspond plus fidèlement à la composante de la consommation des ménages entrant dans le calcul du produit intérieur brut, elles sont attendues en hausse 0,3% (contre 0,7% un mois plus tôt).
La baisse de la production industrielle devrait, de son côté, s'être maintenue à 0,3%. « Le mois d'octobre a été marqué par des perturbations liées aux ouragans et à la grève chez Boeing. Cela risque de peser ponctuellement sur l'activité, avant un rebond. En outre, l'incertitude pré-électorale a pu retenir quelque peu les dépenses des ménages. C'était un des messages de la dernière enquête ISM-services », a relevé Oddo BHF, soulignant que « les résultats seront à relativiser ». Les opérateurs suivront aussi les données des stocks des entreprises en septembre (consensus : +0,2% sur un mois) et l’indice manufacturier de la Fed de New York (consensus : stagnation, après -11,9 en octobre).
A l'échelle de la zone euro, les investisseurs auront rendez-vous en fin de matinée avec les prévisions économiques actualisées de la Commission européenne. Avant cela, la France aura publié les chiffres de l’inflation d’octobre ainsi que les ventes de logement neufs du troisième trimestre.

Source Investir