Entre espoir et inquiétude.

11/12/2024
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Maintenant que la Bourse a intégré l’instabilité politique en France, aurons-nous droit à une petite accélération en guise de cadeau pour les fêtes ? Les huit séances de hausse consécutives à la Bourse de Paris, alors que le pays n’est pas gouverné, étaient de bon augure. Le recul de 1,1% du Cac 40 hier montre que rien n’est sûr. Sur le marché obligataire, le différentiel de taux entre la France et l’Allemagne est resté assez stable autour de 75 points de base, soit le niveau moyen entre septembre et mi-novembre, prouvant que les marchés accordent encore leur confiance à la signature de la France.
La Chine manque de croissance
Les opérateurs ont pris en compte quelques bonnes nouvelles du front international en début de semaine. Le Politburo du parti communiste chinois a déclaré que Pékin était prêt à adopter une politique monétaire « modérément souple » (au lieu de « prudentielle »). Ce serait une première depuis 2011. En outre, les dirigeants chinois pourraient aussi prendre des mesures budgétaires, afin de stimuler l’économie pour contrer les prochains défis. Merci à Donald Trump ! Les derniers chiffres sur les exportations et les importations montrent que la conjoncture chinoise demeure morose et aurait bien besoin d’un plan de relance. Les boursiers espèrent donc que des décisions seront prises lors de la conférence centrale sur le travail économique à laquelle participe le président chinois et qui débute aujourd’hui.
L’inflation américaine en ligne de mire
Autres réjouissances à venir : les politiques monétaires des deux côtés de l’Atlantique devraient être à nouveau assouplies. L’écart de trajectoire économique entre les Etats-Unis et l’Europe ne cesse de se creuser. La Banque centrale européenne qui réunit son dernier comité de l’année ce jeudi devrait encore abaisser ses taux d’un quart de point. Ce sera la quatrième fois depuis début 2024. Certains évoquent un demi-point, mais la BCE est connue pour sa prudence. Il n’en reste pas moins qu’une réduction de 125 points de base est attendue d’ici juin 2025 en Europe. Les économistes ne voient pas si loin en ce qui concerne la Réserve fédérale. La croissance américaine commence seulement à ralentir, mais à un rythme encore incertain. La Fed marche donc sur des œufs. Il ne faudrait pas que les baisses d’impôts promises par Donald Trump redonnent de l’élan à l’inflation. La Fed, qui a abaissé le taux des Fed funds de 75 points de base depuis septembre, devrait poursuivre en douceur, avec 25 points de base le 18 décembre prochain… à condition que l’indice des prix de novembre soit resté sage. C’est le chiffre le plus attendu de la semaine et il est prévu aujourd’hui à 14h30. Selon Bloomberg, les économistes tablent sur une quatrième augmentation consécutive de 0,3% (en glissement mensuel) pour l’inflation de base (hors alimentation et énergie), qui ressortirait à 3,3% sur une base annuelle.
Pour 2025, si les perspectives économiques américaines apparaissent bonnes, le tableau n’est pas rose en Europe et notamment en France : l’effet positif de l’assouplissement monétaire sur la croissance et sur les profits des entreprises pourrait être contrebalancé par les conséquences négatives des futurs efforts budgétaires. Compte tenu de la révision à la baisse des estimations de bénéfices pour l’an prochain, la valorisation du marché parisien ressort au niveau assez élevé de 14 fois (contre une moyenne historique de 13 fois). Il reste que les multinationales (deux tiers du Cac 40) devraient mieux tirer leur épingle du jeu que les entreprises de taille moyenne, plus dépendantes du marché intérieur.

Source Investir