Janvier: Les montagnes russes

08/01/2025
Thumbnail [16x6]

Recul de 1,51% le 3 janvier, puis gain de 2,2% la séance suivante ! Le mois de janvier ne devrait pas être un long fleuve tranquille en Bourse. Pour la simple et bonne raison que les deux sujets d’inquiétudes des marchés, à savoir l’inflation et les droits de douane américains, restent encore des points d’interrogation en ce début d’année. Et la Bourse réagit souvent de manière excessive à toutes les nouvelles et à toutes les rumeurs.
Son sujet de préoccupation numéro un aujourd’hui, c’est l’inflation. Aux Etats-Unis, la question de la valse des étiquettes n’est pas réglée. La preuve : la composante prix de l’ISM des services a rebondi à son plus haut niveau depuis février 2023. En effet, la conjoncture américaine est restée vigoureuse, le marché du travail s’est montré solide en 2024 et la Réserve fédérale, qui a abaissé ses Fed funds de 1 point depuis septembre, dans la fourchette 4,25%/4,50%, pourrait donc passer son tour en janvier. Seules deux baisses sont attendues en 2025.
Craintes sur les droits de douane
Cette prudence est justifiée par l’incertitude autour des prochaines décisions de Donald Trump en matière de droits de douane. De fortes hausses sur de très nombreux produits pourraient relancer l’inflation. Les rumeurs de presse au sujet d’une administration américaine qui ne réserverait les augmentations de taxes qu’à certains produits sensibles (défense, santé, énergie) ont été balayées d’un revers de tweet par Donald Trump lui-même. Le marché devra patienter jusqu’à l’investiture, le 20 janvier, pour savoir à quel type de guerre commerciale le monde sera confronté cette année.
Il faudra donc surveiller dans les prochains jours l’évolution des rendements sur le marché obligataire américain, le 10 ans étant remonté à 4,699% hier, un plus haut depuis avril.
Du côté européen, l’indice des prix à la consommation pour la zone euro en décembre n’a pas alarmé outre mesure. Les hausses en rythme annuel, de 2,4% au global et de 2,7% hors alimentation et énergie, étaient conformes aux attentes. Ce fut même un soulagement, car l’inflation avait dérapé au dernier mois de l’année en Espagne, au Portugal et en Allemagne. La Banque centrale européenne prévoit un retour vers 2,1% en 2025, soit presque l’objectif des 2%. Ainsi, après quatre réductions de ses taux depuis juin 2024, un autre geste d’assouplissement d’un quart de point serait possible en janvier, à 2,75%, selon Goldman Sachs. La BCE doit impérativement redonner de l’oxygène aux économies de la zone euro où la croissance est quasi au point mort. Trois à quatre autres baisses sont prévues en 2025, selon les experts de la banque américaine.
Pour le moment, le seul mouvement boursier de 2024 qui semble se prolonger, c’est l’élan vers les valeurs technologiques. Grâce à la grand messe de Las Vegas avec son Consumer Electronics Show, les investisseurs continuent de miser sur les vedettes du secteur qui rivalisent d’annonces sur leurs dernières innovations (superordinateur, nouveaux modèles de puces pour l’IA, etc.). Toutefois, des prises de bénéfices sont intervenues hier et les annonces faites par Nvidia ont laissé les investisseurs sur leur faim. Le titre a cédé 6%, mais il avait inscrit un nouveau record à l’ouverture.

Source Investir