La nervosité gagne les marchés

14/01/2025
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Et si le scénario envisagé pour la baisse des taux directeurs de la banque centrale américaine (Fed) ne se réalisait pas. Les marchés commencent à avoir un doute. Conséquence, le Cac 40 a clôturé la séance de lundi en baisse de 0,3% pour retomber à 7.408,64 points. Et il s’agit d’un moindre mal.

C’est une situation paradoxale à laquelle sont confrontés les investisseurs. L’économie américaine se porte bien - le rapport sur le marché de l’emploi l’a encore démontré vendredi dernier - et c’est cette situation qui les inquiète. D’autant que la lutte contre l’inflation ne fait plus de progrès, et que les mesures que Donald Trump souhaite mettre en œuvre, - hausse des droits de douane et renvoi des immigrés illégaux -, sont de nature inflationniste. Qui plus est, la hausse des cours du pétrole à la suite des nouvelles sanctions américaines contre les exportations de pétrole russe - le baril de Brent a gagné plus de 6% en une semaine pour dépasser le seuil des 80 dollars - ajoute une pression supplémentaire et pourrait venir alimenter la hausse des prix.

Dans ce contexte, les marchés redoutent que la banque centrale américaine marque une pause dans sa politique d’assouplissement monétaire. Une seule détente des taux dans les six prochains mois est d’ailleurs désormais anticipée contre trois il y a encore quelques semaines. C’est dire si la publication de l’indice des prix à la consommation pour le mois de décembre (attendu en hausse de 2,9% sur un an) sera scrutée de près mercredi.

Grand oral

Dès cet après-midi, les investisseurs devraient déjà réagir à l’indice des prix à la production pour décembre. En zone euro, ils porteront leur attention sur les ventes de logements au troisième trimestre 2024. Et chez nous, c’est l’heure de vérité pour le Premier ministre, François Bayrou, qui prononcera son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale. Après plusieurs jours de négociations, les investisseurs connaîtront les concessions faites aux uns et aux autres pour éviter une nouvelle censure. Et l’on pourrait reparler du risque politique et de tensions sur le spread entre les taux français et allemand à 10 ans qui s’élève aujourd’hui à environ 85 points de base dans un contexte généralisé de tension sur les taux.

Du côté des entreprises, c’est pour l’heure très calme. La saison des résultats annuels débutera outre-Atlantique demain avec les premières publications des banques. A Paris, bioMérieux a annoncé hier l’acquisition d’une société norvégienne spécialisée dans les diagnostics délocalisés. Une opération saluée par les marchés. Et après la clôture, Ekinops a fait état d’un chiffre d’affaires annuel de 117,7 millions d’euros, en repli de 9%. Un nouveau plan stratégique sera dévoilé par l’équipementier télécoms à l’occasion de la présentation des comptes complets au début du mois de mars. Ce matin, avant Bourse, Vente-unique.com a publié les résultats de son exercice 2023/2024 (clos au 30 septembre). Le distributeur a dégagé un bénéfice net de 7,4 millions d’euros contre 7,1 millions un an plus tôt sur la base d’un chiffre d’affaires de 178,7 millions, en hausse de 10,1%. Des performances que les marchés devraient apprécier.

Source Investir