Après avoir attisé les braises d’une guerre commerciale en érigeant, lui-même, des barrières douanières à l’encontre de ses principaux partenaires économiques (une taxe de 25% sur les biens importés du Mexique et du Canada est entrée en vigueur mardi, tout comme une surtaxe de 10% sur les produits chinois, ce qui a engendré des mesures de représailles de la part de ces pays et valu au Cac 40 sa plus forte baisse, -1,85%, de 2025), le président des Etats-Unis s’apprêterait-il déjà à faire machine arrière ?
Les marchés boursiers ont en tout cas pris acte des déclarations du secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, qui a expliqué que l'administration Trump pourrait revenir sur certains droits de douane, comme en témoignent les contrats à terme sur le Cac 40, pointant à ce stade vers une ouverture en hausse de plus de 1% ce mercredi. De leur côté, les indices américains sont parvenus à limiter leurs pertes après les commentaires de Howard Lutnick, ce dernier ayant affirmé à Fox Business que les Etats-Unis pourraient annoncer, dès aujourd’hui, une voie d’allègement tarifaire pour les produits mexicains et canadiens couverts par l’accord de libre-échange nord-américain. Donald Trump a de son côté reconnu, dans son discours devant le Congrès, qu’il pourrait y avoir une « période d’ajustement » pour les droits de douane, tout en défendant sa politique censée remodeler l’économie américaine.
Le locataire de la Maison Blanche a par ailleurs annoncé la fin d’un programme de 52 milliards de dollars de subventions pour l’industrie des semi-conducteurs. « Le marché semble intégrer l'idée que l'administration Trump cherche un accord, plutôt que de se concentrer sur l'impact inflationniste potentiel des droits de douane supplémentaires pour les États-Unis », juge Tomo Kinoshita, stratège des marchés mondiaux chez Invesco Asset Management.
La Chine laisse filer son déficit, priorité à la croissance
Pendant ce temps, la Chine, qui fait face à une crise durable de son secteur immobilier, à une consommation atone et désormais, à une guerre commerciale, a annoncé augmenter son déficit budgétaire d’un point de PIB à 4%, soit son niveau le plus élevé depuis 30 ans, pour viser une croissance « d’environ 5% » en 2025. Ces annonces ont été faites par le Premier ministre Li Qiang à l’ouverture de la 14e Assemblée populaire nationale, qui débute ce mercredi. Pékin prévoit en outre de créer 12 millions d’emplois urbains en 2025 et a fixé un objectif d’inflation de 2%, contre 3% précédemment.
Au-delà de la géopolitique mondiale, les opérateurs continuent de s’intéresser aux publications annuelles des entreprises, alors que la saison des résultats touche désormais à sa fin. L’ex-fleuron technologique Atos et le réassureur Scor ont notamment dévoilé leurs comptes. Le premier cité a fait état d’un recul plus prononcé que prévu de son chiffre d’affaires annuels (-5,4% à 9,58 milliards d’euros, quand le groupe tablait sur une baisse de 4%) à mettre sur le compte d’un ralentissent global du marché et de la résiliation de grands contrats, mais signale une reprise de l'activité au quatrième trimestre. Atos a par ailleurs indiqué avoir engagé un processus de cession pour ses activités Mission Critical Systems. De son côté, le groupe de réassurance a publié un bénéfice supérieur aux attentes au titre de son dernier trimestre (à 233 millions, contre un consensus de 195 millions), porté par le résultat des activités de réassurance dommages, ce qui lui permet de maintenir ses comptes dans le vert en 2025, avec un maigre bénéfice net de 4 millions sur l’année.
Source Investir