Les marchés entrent en zone de turbulences

11/03/2025
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La semaine a débuté dans le rouge pour la Bourse parisienne. Son indice phare, le Cac 40, a cédé 0,90% hier pour retomber à 8.047,60 points au cours d’une séance plutôt atone. En cause, une double crainte. Les marchés redoutent une possible récession aux Etats-Unis, et s’inquiètent sur le vote du plan de relance en Allemagne. La politique économique de la nouvelle administration américaine, et notamment les hausses des droits de douane, suscitent des doutes quant à leur impact sur l’évolution de la consommation des ménages et de l’inflation. Et Donald Trump, lui-même, les a renforcés ce week-end en n’écartant pas l’hypothèse d’un net ralentissement de l’économie.

De l’autre côté du Rhin, alors que l’annonce d’un vaste plan d’investissements dans les infrastructures avait boosté les marchés européens, son adoption n’est plus assurée. Le parti écologiste a annoncé qu’il refuserait de le voter en l’état. Or il faut au nouveau chancelier, Friedrich Merz, la majorité des deux tiers au Parlement pour faire adopter la réforme institutionnelle nécessaire au préalable. Les discussions débuteront jeudi. Conséquence, les valeurs cycliques ont perdu une partie du terrain gagné la semaine dernière : le groupe sidérurgique ArcelorMittal s’est replié de 4,76%, le distributeur de matériel électrique Rexel de 7,16% ou encore le spécialiste des matériaux de construction Saint-Gobain de 5,48%. La peur d’une récession a fait de son côté trébucher les banques (- 5,25% pour Société Générale par exemple).

Valeurs moyennes

En Europe, les ministres des Finances des Vingt-Sept vont poursuivre leurs discussions sur le financement des dépenses militaires pour réarmer l’Europe, tandis que de l’autre côté de l’Atlantique, le seul rapport Jolts sur les offres d’emploi de janvier sera publié. Les investisseurs attendent surtout les chiffres de l’inflation qui seront communiqués demain. La question est de savoir si les marchés européens peuvent continuer de résister, sans le soutien des publications de résultats, à la chute de Wall Street. Les experts se montrent pessimistes.

Pour l’heure, c’est au tour des valeurs moyennes de publier leurs comptes annuels (Lumibird après clôture). Maisons du Monde a ainsi accusé une perte nette de 115,3 millions d’euros au titre de 2024 contre un bénéfice net de 8,8 millions un an auparavant pour des ventes d’un milliard, en recul de 11,2%. L’enseigne d’ameublement et de décoration se montre prudente pour l’exercice en cours et ne s’attend pas à un retour de la croissance avant le second semestre.

On devrait ainsi de nouveau assister à de fortes fluctuations des cours de Bourse. Mais elles ne sont pas en mesure d’impulser une tendance. Et ce n’est pas non plus la timide OPA de la société de gestion brésilienne, BWGI, bras armé de la famille Moreira Salles, sur Verallia (au prix de 30 euros dividende attaché) qui va faire vibrer le marché. Son objectif consiste à vouloir renforcer sa participation dans le fabricant d’emballage en verre (dont elle détient 28,8% du capital), de manière opportuniste alors qu’il est confronté à des marchés difficiles.

Source Investir