La guerre commerciale promise et menée par Donald Trump sera -encore- dans tous les esprits cette semaine, alors que le président des Etats-Unis s’apprête à dévoiler, le 2 avril, la teneur des « tarifs réciproques » évoqués depuis de longues semaines. Le locataire de la Maison blanche, qui a qualifié l’instauration de ces mesures de « jour de libération », celles-ci étant censées permettre, aux Etats-Unis, d’appliquer aux produits entrants dans le pays le même niveau de taxe que celui appliqué, par ces mêmes pays, sur les produits américains entrants sur leur territoire, présentera la teneur exacte de ces tarifs douaniers mercredi. S’il a récemment indiqué que ces derniers pourraient ne pas être aussi prohibitifs qu’initialement redouté par les marchés, laissant entendre que plusieurs pays devraient bénéficier d’exemptions ou de tarifs allégés, les opérateurs restent sur le qui-vive, (déjà) habitués aux soudaines volte-face de Donald Trump.
Dans ce contexte d’incertitudes, les opérateurs devraient continuer de limiter drastiquement leurs prises de risques en ce début de semaine, d’autant que les récentes données sur l’économie américaine ont révélé une brusque chute du moral des consommateurs liée, en partie, à une remontée des prix sur fond de politique commerciale inflationniste. Les économistes de Goldman Sachs ont ainsi révisé leurs modèles, et misent désormais sur trois baisses de taux de la Réserve fédérale cette année, alors que la guerre commerciale pèsera, selon eux, sur la croissance et sur l’emploi outre-Atlantique. Ces mêmes économistes ont porté à 35% la probabilité d’une récession aux Etats-Unis en 2025. « Tous ces changements politiques désordonnés et agressifs que nous avons vus de la part de l'administration Trump ont des impacts économiques négatifs », constate Katrina Ell, directrice de la recherche économique chez Moody's Analytics.
L’or flambe encore
En attendant d’en savoir davantage sur les tarifs réciproques, mercredi, le programme de ce début de semaine apparaît allégé, tant sur les plans macro que microéconomique, avec aucun rendez-vous majeur au programme. Les investisseurs prendront néanmoins connaissance, en début d’après-midi (à 14 heures), des derniers chiffres de l’évolution des prix à la consommation outre-Rhin. Le consensus Bloomberg table sur un retour de l’inflation à proximité de la cible fixée par la Banque centrale européenne (à 2% pour rappel), avec une hausse de 2,4% sur un an au mois de mars, après 2,6% en février.
A noter que le passage, ce week-end, à l’heure d’été, signifie que Wall Street revient à ses horaires « habituels », soit une ouverture du marché à 15h30 (heure de Paris) et une clôture à 22 heures. Cette première séance de la semaine pourrait par ailleurs se révéler volatile en ce qu’il s’agit de la dernière du premier trimestre 2025, moment choisi par les gérants pour procéder à leurs traditionnels rééquilibrages de portefeuilles.
Ce contexte d’incertitudes continue, enfin, de profiter à l’or, le cours du précieux métal jaune ayant atteint de nouveaux sommets au cours du week-end, à plus de 3.110 dollars l’once – soit précisément 100 dollars le gramme. Les marchés d’actions, eux, commencent la semaine en sens inverse, comme en atteste la teneur des échanges en Asie (voir « Un œil sur les Etats-Unis et l’Asie ») et les contrats à terme sur le Cac 40, pointant à ce stade vers une ouverture en baisse d’environ 0,8%.
sOURCE iNVESTIR