La journée de lundi était annoncée rouge, elle le fut. La Bourse parisienne a enchainé une troisième séance de chute, toujours, tétanisée par les annonces des droits de douane réciproques par Donald Trump. Le Cac 40 a ainsi cédé 4,78% pour tomber à 6.927,12 points - une baisse inégalée depuis mars 2022 - après avoir cédé jusqu’à 7% en cours de séance et non sans avoir aussi connu un léger sursaut en fin d’après-midi à la suite d’une rumeur prétendant une pause dans l’application des nouvelles règles tarifaires, vite démentie par la Maison Blanche. Le même épisode s’est produit aux Etats-Unis. L’indice américain S&P 500 « est passé de 4.960 points à 5.250 points, soit plus ou moins 5% de hausse, avant de tout reperdre presque aussi vite, a relaté Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés à IG France repris par l’AFP. C’est un mouvement extrême, qui démontre à quel point la moindre rumeur peut avoir des effets démesurés. Le marché est prêt à réagir très vite, à rebondir de plusieurs pourcents si les nouvelles devenaient un tout petit peu moins anxiogènes », a-t-il ajouté.
Et cette volatilité devrait rester élevée au cours des jours à venir. A la suite des mesures de rétorsion de la Chine, le président américain a joué la surenchère : « Si la Chine ne retire pas son augmentation de 34% [de droits de douane sur les produits américains] (...) d’ici le 8 avril, les Etats-Unis lui imposeront des droits de douane additionnels de 50%, à partir du 9 avril », a-t-il affirmé sur sa plateforme Truth Social. Il a également rejeté les propositions de compromis de l’Union européenne qui proposait une baise réciproque des droits de douane sur les produits industriels. Les marchés vont rester en tout état de cause suspendus aux déclarations des uns et des autres encore un moment.
Les valeurs cycliques à la peine
Côté valeurs, personne n’a résisté parmi les cadors de la cote, même les groupes de défense ont fait l’objet de prises de bénéfices appuyées après leur récent rally. Désormais, les craintes de récession aux Etats-Unis, mais aussi dans le monde, focalisent toute l’attention. Et par ricochet, les valeurs sensibles à la conjoncture se retrouvent en première ligne. Les prix du pétrole ont d’ailleurs poursuivi leur décrue. Le baril de Brent, la référence de la Mer du Nord, est revenu autour du seuil de 64 dollars après avoir touché un plus bas de quatre ans. L’or de son côté a poursuivi sa consolidation après son record de mercredi dernier, et est repassé sous la barre des 3.000 dollars l’once.
Les droits de douane, dont l’entrée en vigueur des nouveaux tarifs est prévue demain pour les taux de plus de 10%, vont continuer d’occuper les esprits tout au long de la séance. D’autant qu’il n’y aura aucune statistique macro-économique publiée aux Etats-Unis aujourd’hui (il faudra surtout attendre jeudi pour connaitre l’inflation de mars). De ce côté-ci de l’Atlantique, les investisseurs prendront connaissance des chiffres de la balance courante en France pour le mois de février et des ventes de logements et des prix immobiliers au quatrième trimestre 2024 pour la zone euro. Rien de déterminant. Un rebond des marchés était attendu à l’ouverture. Tiendra-t-il toute la séance ?
Source Investir