Alors que le conflit entre Israël et l’Iran s’intensifie, les marchés ont fait preuve d’une résistance surprenante. L’indice phare de la place parisienne a clôturé la séance d’hier par un gain de 0,75%, à 7.742,24 points. Dans la même veine, les prix du pétrole ont reflué alors que la menace de la fermeture du détroit d’Ormuz, par lequel 20% de la production mondiale d’hydrocarbures transite, plane. Le baril de Brent a ainsi cédé près de 3% pour revenir vers le seuil des 72 dollars. Les marchés ne semblent pas croire à un scénario de blocus qui placerait l’Iran dans une position inconfortable vis-à-vis des autres pays arabes et des Etats-Unis, et qui pénaliserait également ses exportations si nécessaires pour son budget. « Notre hypothèse de base est que l’escalade actuelle pourrait durer quelques semaines, mais qu’elle devrait rester contenue et ne pas s’étendre à un conflit plus large », a déclaré Mohit Kumar, économiste en chef pour l’Europe chez Jefferies à l’agence Reuters. « Tout le monde a été surpris de voir le marché en hausse, mais on s’aperçoit que la guerre entre Israël et l’Iran reste circonscrite et qu’il n’y a pas de contagion aux pays limitrophes », a renchéri Philippe Cohen, gérant de portefeuille chez Kiplink à l’AFP.
Mais ce relatif optimisme pourrait être mis à mal ce matin après le départ surprise de Donald Trump de la réunion du G7, le président américain appelant la population de Téhéran à évacuer la capitale au plus vite. Le marché devrait d’ailleurs ouvrir en baisse d’environ 0,7%.
Statu quo
La semaine sera aussi marquée par de nombreuses réunions de politique monétaire. Celle de la Banque du Japon (Boj) s’est tenue cette nuit, et l’institution nippone a maintenu ses taux directeurs inchangés, tandis que celle de la Réserve fédérale (Fed) débutera dans l’après-midi pour un verdict attendu demain. Suivront ensuite les réunions de la Banque nationale suisse (BNS) et de la Banque d’Angleterre (BoE).
Le dilemme de la Fed est toujours entier. Elle redoute les effets de la guerre commerciale sur l’inflation et l’activité, les enquêtes auprès des ménages et des entreprises laissant redouter une dégradation, mais les indicateurs macro-économiques de leur côté restent robustes. On devrait se diriger vers un nouveau statu quo. Les nombreuses données du jour seront donc scrutées de près, notamment les ventes au détail - qui vont donner un aperçu du moral des ménages - et la production industrielle pour le mois de mai ainsi que l’indice NAHB de la confiance des promoteurs-constructeurs de juin. De ce côté-ci de l’Atlantique, sera publié l’indice Zew du sentiment économique tel qu’il est perçu par les analystes et les investisseurs de juin en Allemagne et pour la zone euro.
Du côté des entreprises, la séance s’annonce calme après la tempête suscitée hier par le transfert surprise de Luca de Meo de Renault vers Kering qui s’est traduite par un recul de 8,7% du titre du constructeur automobile et un rebond de 11,8% de celui du groupe de luxe.
Source Investir