Après 12 jours de guerre… comme si de rien n’était en Bourse ?

25/06/2025
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La prime de risque a disparu. Le Cac 40 a regagné 1,04 % hier à 7.615,99, soit à un peu moins de 150 points du niveau d’avant le 12 juin et les premières frappes israéliennes en Iran. Le cessez-le-feu voulu par Donald Trump et approuvé par Benjamin Netanyahu, le premier ministre israélien est entré en vigueur, après la réponse « mesurée » de l’Iran. En effet, Téhéran a réalisé une attaque en représailles contre des actifs militaires américains au Qatar et en Irak, mais en prévenant les Etats-Unis à l’avance afin d’éviter des pertes humaines. Un même nombre de missiles que ceux employés par Washington ont été envoyés, ce qui a permis à l’Iran de sauver la face. Les investisseurs qui ont saisi des opportunités d’achat en Bourse devraient maintenir une attitude prudente dans les prochains jours, car il n’est pas dit que l’accord soit respecté, des attaques israéliennes et iraniennes ayant été constatées après les déclarations de paix. En outre, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique, il est impossible à ce stade d’évaluer les dégâts infligés aux sites nucléaires iraniens.
Recul des prix du brut
Sur le front du pétrole, les prix sont revenus à 67,93$ ce matin. Ils avaient dépassé les 80$ lundi à 81,40$, avant les déclarations de Donald Trump prônant l’arrêt des combats. L’escalade militaire avait, en effet, conduit Téhéran à menacer de fermer le détroit d’Ormuz. Or, ce bras de mer dans le golfe Persique permet le passage de près d’un quart du trafic maritime mondial de pétrole et de 20% du gaz naturel liquéfié. Les boursiers n’avaient pas pris ce danger très au sérieux, car les Iraniens utilisent aussi ce passage pour exporter leur propre pétrole vers la Chine. Or Pékin, qui achète 90% des exportations de brut iranien, soit 1,5 à 1,7 million de barils par jour avait averti Téhéran de ne pas bloquer le détroit.
Cette menace s’éloignant, les cours du brut sont retombés au niveau où ils étaient avant les premières frappes israéliennes il y a douze jours. Donald Trump a salué cette baisse des prix du baril, rappelant que toute hausse des cours fait le jeu des Iraniens. En outre, à l’approche de la « driving season » (les Américains prennent leur voiture pour partir en vacances), il vaut mieux que les prix soient bas. Certains experts soulignent néanmoins qu’ils pourraient à nouveau s’enflammer en cas d’attaques sur des navires traversant le détroit ou sur des infrastructures pétrolières, de la part de l’Iran ou de mouvements proches de Téhéran comme les Houthis. Le prochain événement majeur (en dehors de la géopolitique) est la réunion de l’OPEP, le 6 juillet. Il est possible que le cartel poursuive sa politique, c’est-à-dire accroître sa production, afin de regagner des parts de marché. Dans ce cas, les cours du brut devraient rester proches de la fourchette 60$/65$.
Retour aux affaires courantes
Le retour au calme sur le front géopolitique permet aux investisseurs de se tourner à nouveau vers leurs problèmes habituels, à commencer par la politique monétaire américaine. Alors que Donald Trump n’arrête pas de critiquer l’immobilisme de Jerome Powell, ce dernier a déclaré devant la commission bancaire de la Chambre des représentants : « Pour l'instant, nous sommes bien placés pour attendre d'en savoir plus sur l'évolution probable de l'économie avant d'envisager tout ajustement de notre politique ». La Réserve fédérale a passé son tour lors de la réunion de son comité des 17 et 18 juin, laissant les Fed funds entre 4,25% et 4,50%. En réalité, elle a choisi le statu quo depuis le mois de décembre dernier. Compte tenu de ces déclarations, il est peu probable qu’elle agisse en juillet. C’est pourtant ce que souhaiterait Michelle Bowman, la vice-présidente de la Réserve fédérale, qui n’a pas vu de signe clair d’un impact des nouveaux tarifs douaniers sur les prix. Elle a souligné que la consommation américaine commençait à ralentir et que les conditions sur le marché du travail étaient moins favorables, ce qui nécessiterait une baisse des taux dès le mois prochain. Les projections par le graphique en points (dot plot) indiquent deux réductions cette année.

Du côté des entreprises, Sanofi a obtenu de la Food and Drug Administration (FDA) le statut de médicament orphelin pour son médicament riliprubart pour le rejet induit par les anticorps dans la transplantation d’organes.
Après l’annonce par Carmat, l’inventeur du cœur artificiel, de sa situation critique (le groupe a besoin de 3,5 millions pour finir le mois), une campagne de dons a été ouverte pour sauver la société. Plus de 200.000 transplantations seraient nécessaires chaque année, alors que seulement 5.000 greffes de cœur par an sont réalisées dans les pays développés. Si vous souhaitez participer, voici le lien https://www.onparticipe.fr/c/0pAcPVOQ

Source Investir