l y a des jours où les investisseurs ont l'air de marcher sur des oeufs, et ce vendredi en fait partie. Après une semaine chahutée par des doutes sur les valorisations des géants de l'intelligence artificielle, le Cac 40 s'apprête à ouvrir en petite hausse, sans conviction.
En Asie, la fin de séance prend le même chemin que Wall Street qui a enregistré des pertes allant de 0,8 % à 1,9 % jeudi. Le Nasdaq a effacé près de 3 % cette semaine, plombé par la rechute des habitués du podium, comme Nvidia, AMD, Tesla ou Microsoft, incapables de convaincre que la fête de l'IA peut durer éternellement.
« Il y a encore de l'espoir pour un rebond en fin d'année, une fois que le shutdown du gouvernement aura pris fin et que la question des droits de douane aura été résolue. Nous sommes encore à deux semaines des résultats très importants de Nvidia, et leur solidité pourrait être le catalyseur qui permettra de réaffirmer le discours sur l'IA. Si cela est suivi d'une baisse des taux de la Fed en décembre, nous pourrions encore terminer l'année en beauté, espère Louis Navellier, fondateur et directeur des investissements chez Navellier & Associates. Les corrections avec de tels niveaux de gains sont normales et prévisibles, il n'y a pas lieu de paniquer. »
Après 40 jours de « shutdown », la Fed conduit sa politique monétaire à l’aveugle
Jamais une fermeture des services de l’administration américaine n’avait été aussi longue dans l’histoire du pays. Conséquence la plus perceptible de ce « shutdown » pour les marchés : la non-publication des statistiques macroéconomiques officielles, sans lesquelles la Réserve fédérale (Fed) pourrait commencer à avoir du mal à prendre des décisions quant à la politique monétaire à adopter. La réunion de décembre de la Fed concentre les incertitudes. A ce stade, la probabilité d’une baisse des taux directeurs de 25 points de base reste de 67% selon l’outil FedWatch de CME Group.
Les chiffres du chômage du département du Travail pour octobre ne seront pas publiés, cet après-midi. Mais des responsables de la Fed se sont montrés prudents face aux données présentées hier par le groupe privé Challenger, Gray & Christmas, qui indiquent que 153.074 suppressions d'emplois auraient été annoncées le mois dernier, un chiffre qui plaide pour une baisse de taux. La présidente de l’antenne de Cleveland, Beth Hammack, a néanmoins jugé que l’inflation constitue un risque plus important que la faiblesse de l'emploi. Son homologue de Chicago, Austan Goolsbee, a affirmé que le manque de données sur l'inflation le met mal à l'aise vis-à-vis de l’opportunité de réduire les taux.
Source Investir