Les marchés sont-ils entrés dans une phase de correction durable ou assiste-t-on à un énième épisode de volatilité exacerbée? La question se pose après que l’indice phare de la place parisienne, le Cac 40, a cédé hier 1,86% pour retomber sous la barre des 8.000 points, à 7.967,93 points, portant son recul sur les cinq dernières séances à 2,31%, et enregistrant sa pire journée depuis le 1er août. En cause toujours, les valorisations des géants de la tech liés à l’IA. « Les marchés se posent la question de la pertinence des investissements dans l’IA, et prennent leurs profits après plusieurs mois de hausse », face à un « endettement des acteurs qui grimpe fortement », a expliqué à l’AFP Enguerrand Artaz, stratégiste pour La Financière de l’Echiquier.
Les investisseurs vont s’en remettre une fois de plus à Nvidia, la star emblématique de l’IA, qui publie ses résultats du troisième trimestre ce soir après la clôture à Wall Street. Le consensus des analystes établi par Bloomberg table sur une hausse du bénéfice net par action de 70% sur un an, sur une marge brute de 74% pour un chiffre d’affaires de plus de 55 milliards de dollars. Les chiffres publiés seront quoi qu’il arrive impressionnants, mais suffiront-ils pour rassurer les marchés ? Ces derniers redoutent, comme Ipek Ozkardeskaya, analyste à Swissquote, l’indiquait à l’AFP une « bulle liée à la circularité des investissements et le risque de la constitution d’une économie en vase clos, sans lien avec le reste de l’économie ». A l’image par exemple des partenariats stratégiques signés hier entre Microsoft et Nvidia avec Anthropic, le rival d’OpenAI, pour des montants respectifs de 10 et 5 milliards de dollars.
Minutes de la Fed
L’autre grand sujet d’inquiétude porte sur la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed). La perspective d’une baisse des taux lors de sa prochaine réunion en décembre semble s’éloigner. C’est dire si la publication des « minutes » de la réunion du comité de politique monétaire d’octobre en début de soirée sera scrutée de près par les investisseurs à la recherche des possibles dissensions entre ses membres et de signes avant-coureurs sur le prochain mouvement. Le shutdown a privé l’institution de statistiques macro-économiques lui permettant de juger de l’état de santé de l’économie américaine, et notamment du marché de l’emploi et de l’inflation. Le rapport sur le marché de l’emploi qui sera publié demain est dans ce contexte très attendu. Sont seulement prévus aujourd’hui les permis de construire et les mises en chantier pour le mois d’octobre.
De ce côté-ci de l’Atlantique, les investisseurs prendront connaissance de l’inflation pour le mois dernier en zone euro, qui devrait rester contenue, mais aussi des chiffres de la balance des paiements de septembre et du coût du travail du troisième trimestre.
Source Investir