Les investisseurs ont retenu leur souffle hier, peu après 22h (heure française) et la clôture des marchés new-yorkais. Le roi des puces graphiques, groupe le mieux valorisé au monde et « garant » de la révolution technologique en cours, Nvidia, s’apprêtait en effet à dévoiler ses comptes trimestriels dans un contexte de craintes d’un début de bulle dans l’IA ayant récemment secoué les marchés. La barre était haute mais le groupe dirigé par Jensen Huang l’a passée aisément.
Au-delà des chiffres pour le trimestre écoulé, au cours duquel les revenus et les bénéfices sont ressortis sensiblement au-dessus du consensus établi par Bloomberg, ce sont surtout les perspectives énoncées par Nvidia pour le trimestre en cours qui rassurent le marché. Le chiffre d’affaires s’élèvera en effet à environ 65 milliards de dollars sur le dernier trimestre fiscal, clos fin janvier, contre une estimation moyenne logée juste au-dessus de 62 milliards. « La demande de calcul continue d'accélérer », constate le PDG cité dans le communiqué, qui ajoute que « l'IA est partout, fait tout [et] tout à la fois ».
Le « roi de l’IA » se pose en sauveur des marchés
« Les marchés réagissent très positivement à la nouvelle qu'il n'y a pas de ralentissement dans l'élan de l'IA », note Brian Mulberry, gestionnaire de portefeuille client senior chez Zacks Investment Management. « Soulagement est certainement le bon mot », estime pour sa part Matthew Haupt, gérant chez Wilson Asset Management à Sydney. « Nous avions besoin d'un « coupe-circuit » pour apaiser la liquidation observée sur les marchés boursiers ces derniers jours à mesure que le sentiment se dégradait, et Nvidia l’a fourni avec ses excellents résultats », ajoute-t-il. Les contrats à terme pointent en effet vers un rebond à l’ouverture des marchés américains et européens ce jeudi. Attendu en hausse de 0,6%, le Cac 40 pourrait ainsi enrayer sa série négative de cinq séances consécutives de baisse.
Powell (encore) sur la sellette ?
Dans le reste de l’actualité, Donald Trump a affirmé, mercredi, à l’occasion d’un forum sur l’investissement, vouloir renvoyer le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell. « Pour être honnête, j’aimerais le virer », a-t-il lancé, ajoutant que le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, qu’il qualifie de « voix de la raison », le lui avait déconseillé. Le milliardaire républicain en a profité pour de nouveau tancer la politique monétaire menée par la banque centrale américaine, jugeant « les taux trop élevés ». « Si vous ne corrigez pas le tir rapidement, je vais vous virer », a-t-il encore lancé, à l’adresse de Jerome Powell et des autres responsables de l’institution.
Encore des publications en France
Si Nvidia retient (logiquement) toute l’attention des investisseurs, d’autres publications trimestrielles figuraient à l’agenda, mercredi après la clôture des marchés, notamment en France, où Soitec a annoncé viser un chiffre d’affaires en croissance organique séquentielle de 5 à 9% (« mid-to-high single-digit ») sur le trimestre en cours. Le fournisseur français de matériaux semi-conducteurs a également fait état de revenus supérieurs aux attentes au deuxième trimestre. De son côté, Elior a dit s’attendre à une progression organique de son chiffre d’affaires comprise entre 3 et 4% sur l’exercice en cours.
Hors points d’activité, l’actualité provient notamment du nouveau venu au sein du Cac 40, Euronext, qui a fait part du succès de son offre publique d’échange volontaire visant à acquérir l’opérateur de la Bourse d’Athènes (ATHEX). Autre pensionnaire de l’indice phare, BNP Paribas relève son objectif de ratio CET1, désormais fixé à 13% à horizon 2027, la banque française citant l'amélioration de la profitabilité, la croissance modérée des actifs pondérés et l'accélération des cessions d'actifs pour justifier ce rehaussement.
Dans le cadre d’un nouveau plan stratégique, l’équipementier automobile Valeo cible désormais un chiffre d’affaires compris entre 22 et 24 milliards à horizon 2028, assorti d’une marge opérationnelle « entre 6 et 7% », contre respectivement environ 20,5 milliards d’euros et « entre 4,5% et 5,5% » de marge sur l’exercice 2025. Bic, enfin, a annoncé la nomination de Grégory Lambertie au poste de directeur financier et digital, à partir du 5 janvier 2026.
Source Investir