« La situation est OK pour le moment, mais que se passera-t-il dans trois mois quand le marché retiendra son souffle en attendant la publication des trimestriels de Nvidia ? », a interrogé auprès de Reuters Dan Coatsworth, responsable des marchés chez AJ Bell. Il faut dire que le titre du concepteur américain de puces graphiques a effacé ses gains en cours de séance ce jeudi et, ce, malgré les solides résultats et prévisions présentés la veille au soir. Le président-directeur général du groupe, Jensen Huang, a balayé d’un revers de main le scénario d’une « bulle IA », préférant voir un « cercle vertueux » dans la situation. Mais cela n’a pas fait disparaître les inquiétudes quant aux perspectives de rendement de cette nouvelle technologie et aux dépenses astronomiques dans les infrastructures.
« Bien que la volatilité ait augmenté [à cause des craintes relatives à l’IA], la plupart des analystes considèrent le recul comme correctif plutôt que comme le début d'une longue récession », a toutefois indiqué à Bloomberg Charlotte Daughtrey, directrice des investissements en actions chez Federated Hermes. Le manque de clarté quant à la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) ajoute à l’incertitude. Le rapport mensuel sur l'emploi pour septembre, publié hier avec beaucoup de retard en raison du « shutdown », a montré une hausse des créations d'emplois plus forte que prévu mais aussi une hausse du taux de chômage. Des données qui suggèrent que le marché du travail se stabilisait outre-Atlantique il y a deux mois de cela. Pour rappel, le compte-rendu de la dernière réunion de la Fed a montré que ses gouverneurs sont divisés sur la question d’une baisse de taux. Michael Barr se montre notamment prudent, l'inflation restant supérieure à l'objectif de 2 %.
Une acquisition majeure pour Veolia Environnement
Ce vendredi, la séance s’ouvrira avec les PMI, l'indice des directeurs d'achat. Ces indicateurs clés de la conjoncture sont établis à partir d'enquêtes mensuelles réalisées par S&P Global auprès de panels d'entreprises de l’industrie manufacturière, des services et de la construction. En zone euro, le relevé composite (industrie et services combinés) de novembre est attendu pour savoir si l'amélioration de l'activité en octobre, portée par les services surtout, n'était pas juste un feu de paille. L'indice composite était monté à 52,5, soit un point de plus qu'en septembre. Prise isolément, cette hausse suggère une légère accélération de la dynamique économique au début du quatrième trimestre.
Cap ensuite vers les Etats-Unis, notamment pour prendre connaissance du verdict définitif quant au moral des ménages par l'Université du Michigan. Le chiffre préliminaire de novembre avait piqué à 50,3, contre 53,6 en octobre, affecté par un « shutdown » interminable. Cette paralysie des services gouvernementaux, qui a duré 43 jours, devenant la plus longue jamais enregistrée, a perturbé l'aide alimentaire pour des millions de personnes, cloué au sol des milliers de vols et laissé les employés fédéraux sans salaire pendant plus d'un mois. « Depuis, le gouvernement a rouvert. Il sera intéressant de voir si les ménages y voient une raison de devenir un peu plus optimistes », s’est enquis Oddo BHF.
Au chapitre des entreprises, on surveillera l’accueil réservé à Veolia Environnement, qui a annoncé avant l’ouverture réaliser « sa plus importante et structurante acquisition depuis la fusion avec Suez ». Le numéro un mondial de l'eau et des déchets a conclu un accord avec Enviri pour lui racheter Clean Earth, un acteur de premier plan dans les déchets dangereux aux États-Unis, sur la base d’une valeur d’entreprise d’environ 3 milliards de dollars. « Cette transaction offre une forte création de valeur pour les actionnaires, avec des synergies de 120 millions de dollars à l’horizon de la quatrième année », a avancé le groupe, qui a de ce fait relevé ses ambitions financières pour cette activité.
Source Investir